• Chapitre 7

     
    Mélodie
     

    Lorsque je retournai au lycée, je dû attendre un moment. La dernière heure n'était pas encore totalement terminée. Cela n'était pas pour me déplaire, car j'avais grand besoin d'un moment de solitude pour réfléchir.

    Son odeur s'attardait dans la voiture. Je gardais volontairement la fenêtre fermée, laissant les effluves m'attaquer, essayant de m'accoutumer à l'impression que j'avais de m'automutiler ainsi.

    Attirance.

    C'était là quelque chose d'assez problématique à envisager. Ce sentiment avait tellement de facettes, tellement de significations différentes et de degrés d'intensité. C'était différent de l'amour, mais ça s'en approchait.

    J'ignorais totalement si Bella se sentait attirée par moi ou pas. (Son silence mental avait-il l'intention de devenir de plus en plus frustrant jusqu'à m'en rendre fou, où me rapprochai-je de la limite ?)

    J'essayai de comparer ses réactions physiques à celles des autres, comme la secrétaire ou Jessica Stanley, sans résultat. Les mêmes symptômes – évolution du rythme cardiaque et de la respiration – pouvaient tout aussi bien s'appliquer à l'intérêt qu'à la peur, au choc ou à l'anxiété. Par ailleurs, il semblait très peu probable que Bella puisse avoir les mêmes pensées que Jessica Stanley. Après tout, Bella savait parfaitement qu'il y avait quelque chose de monstrueux en moi, même si elle ne savait pas exactement ce que c'était. Elle avait touché ma peau de glace, et l'instant suivant avait dégagé sa main.

    Pourtant...maintenant que je repensais à ces fantasmes qui m'avaient tant écœurés, si j'imaginais Bella à la place de Jessica...

    Ma respiration s'accéléra, faisant monter et descendre le feu dans ma gorge écorchée.

    Et si ça avait été Bella qui m'avait imaginé avec mes bras enlaçant son corps fragile ? Me sentant la serrer étroitement contre mon torse, puis mettre ma main sous son menton ? Ecarter d'une caresse une mèche sombre de son visage rougissant ? Dessiner les contours de ses lèvres avec le bout de mes doigts ? Approcher mon visage du sien, jusqu'à être en mesure de sentir son haleine brûlante sur ma bouche ? M'approcher encore...

    Mais à ce moment là je m'arrachai à ce rêve éveillé, sachant pertinemment, tout comme je l'avais su lorsque Jessica avait imaginé cette scène, ce qu'il se passerait si je m'approchais encore plus d'elle.

    Ce problème était insoluble, car pour ma part, je ressentais pour Bella une attirance de la pire espèce.

    Voulais je que Bella ressente de l'attirance à mon égard, comme une femme envers un homme ?

    Ce n'était pas la bonne question. La bonne question aurait été : Devrais-je vouloir que Bella ressente cela, et la réponse était non. Parce que je n'étais pas humain, et que ce ne serait pas juste pour elle.

    De tout mon être, je désirais ardemment être un homme normal, pour pouvoir la serrer contre moi sans risquer de la tuer. Pour pouvoir laisser libre cours à mes propres fantasmes, fantasmes qui ne se termineraient pas avec son sang sur mes mains, avec son sang dans mes yeux.

    Avoir des vues sur elle était proprement inexcusable. Quel genre de relation pouvais-je lui offrir, si je ne pouvais même pas prendre le risque de la toucher ?

    Je plongeai mon visage sans mes mains.

    Ma confusion était d'autant plus grande que, de toute ma vie, jamais je ne m'étais sentis aussi humain – pas même lorsque j'étais humain, pour autant que je pouvais m'en souvenir. Lorsque j'étais humain, toutes mes pensées étaient tournées vers la gloire militaire. La Grande Guerre avait fait rage durant une grande partie de mon adolescence, et j'étais à peine à neuf mois de mon dix-huitième anniversaire quand la grippe espagnole me prit...il ne me reste plus que de vagues impressions de ces années d'humanité, des souvenirs troubles qui s'étaient affadis un peu plus à chaque décennie. Je me souvins plus précisément de ma mère et une ancienne douleur me prit lorsque je revis son visage. Je me rappelai combien elle haïssait ce future auquel je me destinais, priant chaque soir lorsqu'elle disait les grâce à table pour que cette « horrible guerre » prenne fin...je ne me souvenais pas avoir connu une autre forme de tendresse. En dehors de l'amour de ma mère, aucun autre amour ne me retenait là où j'étais...

    C'était totalement nouveau pour moi. Aucune comparaison possible, aucun parallèle.

    L'amour que je ressentais pour Bella était venu en toute chasteté, mais à présent cette pureté était souillée. Je désirais la toucher. Ressentait-elle la même chose ?

    Cela n'avait pas d'importance, essayai-je de me convaincre.

    Je regardai mes mains blanches, haïssant leur dureté, leur froideur, leur force inhumaine...

    Lorsque la portière côté passager s'ouvrit, je sursautai.

    Haha ! Prit par surprise : une première ! Pensa Emmett en se glissant sur le siège.

    - Je parie que Mme Goff pense que tu es drogué, tu as été si irrégulier ces derniers temps. Où étais-tu aujourd'hui ?

    - Je...faisais une bonne action.

    Hein ?

    - Défendre la veuve et l'opprimé, riais-je. Ce genre de choses.

    Cela aggrava sa confusion, puis il inhala l'odeur dans la voiture.

    - Oh. Encore elle ?

    Je grimaçai.

    Ca devient vraiment bizarre.

    - Je ne t'ai pas demandé ton avis. Grommelai-je.

    Il prit une nouvelle inspiration.

    - Hmm, elle sent vachement bon, pas vrai ?

    Il n'avait même pas fini sa phrase qu'un grognement s'échappa déjà de mes lèvres, une réponse instinctive.

    - Doucement, gamin ! Je constate, c'est tout.

    A ce moment là, les autres arrivèrent. Rosalie remarqua l'odeur et me lança un regard mauvais, toujours aussi irrité. Je me demandai quel était son problème, mais tout ce que je pouvais entendre venant d'elle étaient des insultes.

    Je n'appréciai pas non plus la réaction de Jasper. A l'instar d'Emmett, il aima l'odeur de Bella. Non pas que l'arôme eut sur eux le millième de l'effet qu'il me fit, mais il n'empêche qu'ils le trouvaient à leur goût et cela ne me plaisait pas. Jasper ne savait pas se contrôler...

    Alice bondit à côté de moi et tendit la main, dans l'attente des clés de la camionnette de Bella.

    - J'ai seulement vu que je le faisais. Dis-elle, obscure comme à son habitude. Mais il va falloir que tu m'expliques.

    - Cela ne veut pas dire que...

    - Je sais, je sais. J'attendrais. Ce ne sera plus très long.

    Je soupirai et lui tendis les clés.

    Je la suivis chez Bella. La pluie tombait comme des gouttes de plomb, si bruyamment que les oreilles humaines de Bella ne purent peut-être pas entendre le vacarme que produisait son engin. Je regardai la fenêtre, mais elle ne se montra pas. Peut-être n'était elle pas là. Il n'y avait aucunes pensées à entendre.

    Cela me rendait triste que je ne puisse même pas en entendre assez pour vérifier qu'elle était là – qu'elle était heureuse, ou au moins qu'elle était saine et sauve.

    Alice entama le chemin de retour et nous courûmes jusque chez nous. La route était vide, alors ça ne prit que quelques minutes. Tous rassemblés à la maison, nous nous adonnâmes à nos passe-temps favoris.

    Emmett et Jasper était au milieu d'une partie d'échec élaborée, utilisant huit échiquiers mis les uns à côté des autres – sur toute la longueur du mur du fond – ainsi que leur propres règles des plus compliquées. Ils ne me laisseraient pas jouer ; seule Alice acceptait de jouer avec moi désormais.

    Alice s'installa à son ordinateur dans un coin et j'entendis l'interface musicale indiquant que ses moniteurs s'allumaient. Alice travaillait sur un projet de design pour la garde-robe de Rosalie, mais cette dernière ne vint pas la rejoindre aujourd'hui, elle ne vint pas se poster derrière elle pour effectuer elle-même des retouches tandis que la main d'Alice dessinait sur les écrans tactiles (Carlisle et moi avions dû un peu trafiquer le système, étant donné que la plupart des écrans de ce genre répondaient à des stimulations thermiques. Non, aujourd'hui Rosalie s'étala d'un air maussade sur le canapé et commença à faire défiler sur l'écran plat vingt chaînes par secondes, sans s'arrêter. Je pouvais l'entendre se demander si elle devait aller dans le garage pour régler une fois de plus sa BMW.

    Esmée était à l'étage, fredonnant tout en s'attaquant à une nouvelle série de patrons.

    Alice dressa la tête pendant un moment en regardant l'échiquier et informa silencieusement Jasper du prochain coup d'Emmett – qui était assit par terre, lui tournant le dos. C'est en gardant son expression parfaitement calme et détendue que Jasper prit le cavalier fétiche d'Emmett.

    Quant à moi je m'approchais, pour la première fois depuis si longtemps que j'en avais honte, du sublime piano positionné juste devant le hall d'entrée. Je fis courir ma main sur la bascule, testant le ton. Il était toujours aussi parfaitement accordé.

    A l'étage, Esmée arrêta ce qu'elle était en train de faire et dressa l'oreille.

    Je débutai le premier thème de l'air qui s'était imposé à mon esprit dans la voiture cet après-midi, heureux de constater que ça sonnait encore mieux que je ne l'avais imaginé.

    Edward s'est remit à jouer, pensa joyeusement Esmée, un sourire traversant son visage. Elle se leva de son bureau et fila silencieusement vers le palier.

    J'ajoutai un thème d'harmonie, laissant la mélodie principale se faufiler dedans.

    Esmée laissa échapper un soupir d'aise, s'assit en haut des marches, et appuya sa tête contre la rampe.

    Une nouvelle chanson. Ca faisait si longtemps. Quel adorable morceau. Je laissai la mélodie se diriger dans une nouvelle direction, la suivant avec la clef de fa.

    Edward se remet à composer ? Pensa Rosalie, et ses dents grincèrent de ressentiment.

    A ce moment là, elle céda, et je pu voir ce qui se tramait derrière sa colère. Je vis pourquoi elle était si énervée contre moi ces derniers temps. Et pourquoi assassiner Isabella Swan n'aurait pas du tout troublé sa conscience, bien au contraire.

    Avec Rosalie, c'était toujours une affaire d'orgueil.

    La musique s'arrêta soudain, et j'éclatai de rire avant de pouvoir ne serait-ce que songer à me retenir, un rire que je maîtrisai vite en plaquant ma main sur ma bouche.

    Rosalie se tourna pour me fixer, ses yeux brillant d'un chagrin furieux.

    Emmett et Jasper se tournèrent aussi pour regarder, et je pu entendre la confusion d'Esmée. Elle fut au rez-de-chaussée en un éclair, s'arrêtant pour nous regarder alternativement, Rosalie et moi.

    - Ne t'arrête pas, Edward. M'encouragea Esmée après un moment tendu.

    Je recommençai à jouer, tournant le dos à Rosalie tout en essayant à grand peine de maîtriser le large sourire fixé à ma figure. Rosalie sauta sur ses pieds et sortit à grand pas de la pièce, plus en colère que gênée. Mais certainement assez gênée.

    Dis un mot à propos de ça et je te jure que je te chasse comme un chien.

    J'étouffai un nouveau rire.

    - Qu'est-ce qu'il y a Rose ? L'appela Emmett. Rosalie ne se retourna pas. Elle continua son chemin, raide comme un piquet, jusqu'au garage où elle se glissa sous sa voiture comme pour s'y enterrer.

    - Qu'est-ce qu'il se passe ? Me demanda Emmett.

    - Je n'en ai pas la moindre idée, mentis-je.

    Emmett ronchonna, frustré.

    - Continue à jouer. Exigea Esmée alors que mes mains s'étaient à nouveau arrêtées.

    J'obéis, et elle vint se tenir derrière moi, posant ses mains sur mes épaules.

    La chanson se complétait sans s'achever. Je jouai avec un pont, mais quelque part cela ne me semblait pas juste.

    - Est-ce que cet air charmant a un nom ? Demanda Esmée.

    - Pas encore.

    - Est-ce qu'il a une histoire ? Demanda-t-elle, un sourire dans la voix.

    Ca lui faisait vraiment plaisir de m'entendre jouer, et je me sentais coupable d'avoir négligé la musique si longtemps. Ca avait été égoïste.

    - C'est...une berceuse, je suppose.

    Je trouvai le bon pont. Il se dirigea aisément vers le prochain mouvement, prenant vie.

    - Une berceuse, se répéta-t-elle.

    Le fait était que cette mélodie avait bel et bien une histoire, et une fois que je la vis, les morceaux s'enchaînèrent sans effort. L'histoire d'une jeune fille endormie dans un lit étroit, ses cheveux sombres, épais et désordonnés ondulant comme les vagues de la mer sur l'oreiller...

    Alice quitta Jasper de son propre chef et vint s'asseoir près de moi sur le banc. De sa voix saisissante et carillonnant, elle esquissa un accompagnement en soprano deux octave au dessus de la mélodie.

    - Ca me plait. Murmurai-je. Que penses-tu de cela ?

    J'ajoutai son thème à l'harmonie – mes mains volaient à travers les clefs à présent pour travailler tous les morceaux simultanément – modifiant un peu, l'emmenant dans une nouvelle direction...

    Elle saisit l'humeur de la musique, puis chanta à nouveau.

    - Oui. Parfait. Approuvai-je.

    Esmée pressa mes épaules.

    Mais je pouvais pressentir la fin à présent, avec la voix d'Alice s'élevant au dessus de la musique et l'emmenant ailleurs. Je pouvais voir comment la chanson allait finir, parce que cette jeune fille endormie était parfaite telle qu'elle était, et le moindre changement aurait été mal, triste. Face à cette révélation, la musique dériva pour devenir plus lente et plus basse. La voix d'Alice suivit le mouvement, baissant de plusieurs tons elle aussi, et devenant grave, un ton qui appartenait aux échos des arches d'une cathédrale pleine de cierge.

    Je jouais la note finale, puis saluait les clefs de la tête.

    Esmée caressa ma tête.

    Ca va aller, Edward. Ca va marcher, et tout ira pour le mieux. Tu mérites le bonheur, mon fils. Le destin te doit bien ça.

    - Merci, chuchotai-je, souhaitant pouvoir le croire.

    L'amour n'arrive jamais dans un paquet cadeau, tu sais.

    J'eu un petit rire sans joie.

    Toi, parmi tous les habitants de cette terre, es sûrement le mieux équipé pour t'escrimer contre ce genre de dilemme. Tu es le meilleur et le plus brillant d'entre nous.

    Je soupirai. Toutes les mères disent cela.

    Esmée débordait toujours de joie à la pensée qu'après tout ce temps, quelqu'un avait fini par toucher mon cœur, et se fichait totalement du potentiel tragique de la situation. Elle avait tant pensé que je resterais à jamais seul...

    Elle t'aimera, j'en suis sûre, pensa-t-elle soudainement, me prenant de court. Si c'est une jeune fille intelligente. Elle sourit. Mais j'ai peine à imaginer que quelqu'un puisse être assez stupide pour ne pas voir quel homme tu es.

    - Arrête, Maman, tu me fais rougir. Plaisantai-je.

    Ses mots, quoique improbables, m'encourageaient.

    Alice rit et commença à jouer la main droite de « Cœur et Ame ». Je souris et complétai le morceau avec elle. Puis je lui fis plaisir en lui accordant une performance de « Baguettes ».

    Elle gloussa, puis soupira.

    - J'espérais que tu me dirais pourquoi tu t'es moqué de Rose tout à l'heure. Dit-elle. Mais je peux clairement voir que tu ne le feras pas.

    - En effet.

    Elle lança une pichenette à mon oreille.

    - Soit gentille Alice, la réprimanda Esmée. Edward est un vrai gentleman.

    - Mais je veux savoir

    Je ris devant son ton plaintif. Puis je dis à Esmée de s'approcher et commençai sa chanson favorite, un hommage anonyme à l'amour que j'avais longtemps observé entre Carlisle et Esmée.

    - Merci, trésor. Dit-elle en pressant à nouveau mes épaules.

    Je n'avais pas besoin de me concentrer pour jouer ce morceau si familier. Alors à la place, je pensai à Rosalie, toujours terrée dans sa mortification dans le garage, et cette vision m'arracha un sourire.

    Venant à peine de découvrir quel potentiel de jalousie je renfermais en moi, j'eu un peu de pitié pour elle. C'était un sentiment très douloureux. Evidemment, sa jalousie à elle était négligeable comparée à la mienne, mille fois plus forte. Comme un simple figurant dans un très long film.

    J'en vins à me demander en quoi la vie et la personnalité de Rosalie auraient été différentes si elle n'avait pas été si belle. Aurait-elle été plus heureuse si sa propre beauté n'avait pas tout le temps été la priorité dans sa vie ? Bon, je supposais qu'il était inutile de se poser la question, puisque le passé était ce qu'il était, et qu'elle avait toujours été la plus belle. Même lorsqu'elle était humaine, elle avait toujours vécu sous les feux des projecteurs à cause de son charme. Non pas qu'elle s'en plaignait, c'était plutôt l'inverse – elle avait toujours aimé être admirée plus que quiconque. Trait de caractère qui n'avait pas changé avec la perte de sa mortalité.

    En prenant cela en compte, ce n'était donc pas une surprise qu'elle se soit offensée quand, depuis le début de notre relation, je n'avais pas loué sa beauté comme tous les autres hommes qu'elle avait jusqu'alors rencontré. Non pas qu'elle me désirait de son côté – loin de là. Mais que moi, je ne la désire pas, l'avait vexé. Elle s'était habituée à être l'objet de fantasme de tous les hommes.

    C'était différent avec Jasper et Carlisle – tous les deux étaient déjà amoureux. Pour ma part, j'étais totalement sans attaches, et restait pourtant totalement indifférent face à elle.

    J'avais longtemps cru ce vieux ressentiment enterré. C'était il y a longtemps.

    Et il est vrai que pendant longtemps, elle avait oublié tout cela...jusqu'au jour où, enfin, j'ai rencontré quelqu'un dont la beauté me touche.

    Rosalie s'était persuadée que si sa beauté m'avait laissé de marbre, cela signifiait qu'aucune autre beauté au monde ne pourrait jamais m'émouvoir. Sa colère contre moi s'était échauffée depuis le jour où j'avais sauvé Bella, devinant, avec son instinct de mégère, mon intérêt encore inconscient.

    J'avais porté le coup de grâce à Rosalie en trouvant une humaine insignifiante plus attirante qu'elle.

    Je réprimai une autre envie de rire.

    Cela dit, sa manière de voir Bella m'ennuyait un peu. Rosalie la trouvait quelconque. Comment pouvait-elle penser une chose pareille ? Cela me paraissait incompréhensible. C'était de la simple jalousie, certainement.

    - Oh ! Dit soudain Alice. Jasper, tu sais quoi ?

    Je vis à mon tour ce qu'elle venait de voir, et mes mains s'immobilisèrent

    - Non, quoi ? Répondit-il.

    - Peter et Charlotte viennent nous voir la semaine prochaine ! Ils seront dans les parages, n'est-ce pas merveilleux ?

    - Qu'y a-t-il, Edward ? Demanda Esmée, sentant la tension dans mes épaules.

    - Peter et Charlotte viennent à Forks ? Sifflai-je à Alice.

    Elle tourna les yeux dans ma direction.

    - Du calme Edward. Ce n'est pas leur première visite.

    Mes dents se serrèrent. Si, c'était leur première visite depuis que Bella était là, et je ne suis pas le seul que son sang attire.

    - Ils ne chassent jamais ici. Dit-elle en fronçant les sourcils. Tu le sais.

    C'était un fait, seulement le frère de Jasper et le petit vampire qu'il aimait n'était pas comme nous, ils avaient un régime alimentaire traditionnel. Pour ce qui était de Bella, on ne pouvait pas leur faire confiance.

    - Quand ? Exigeai-je.

    Elle fit une moue mécontente, mais répondit. Lundi matin. Personne ne va toucher à Bella, rassure-toi.

    - Non. Approuvai-je, puis lui tournai le dos. Tu es prêts Emmett ?

    - Je croyais qu'on ne partait que ce matin ?

    - On sera de retour dans la nuit du Dimanche. On part quand tu veux.

    - Très bien. Laisse-moi dire au revoir à Rose d'abord.

    - Bien sûr.

    Vu l'état dans lequel était Rosalie en ce moment, ça ne risquait pas de prendre une heure.

    Tu as vraiment perdu l'esprit, Edward. Pensa-t-il en se dirigeant vers la porte du fond.

    - Tu as probablement raison.

    - Joue encore une fois la nouvelle chanson, demanda Esmée.

    - Si ça peut te faire plaisir. Cédai-je.

    J'étais pourtant retissant à jouer à nouveau cette mélodie avec cette fin inévitable – une fin qui me faisait souffrir d'une manière qui m'était peu familière. Je restais un moment dans mes pensées, puis sortit le bouchon de la bouteille resté dans ma poche et le déposai sur le pupitre vide. Cela me soulagea un peu – un petit rappel de son oui.

    J'acquiesçai pour moi-même, et commençai à jouer.

    Esmée et Alice échangèrent un regard, mais aucune d'elle ne posa de question.

    - On ne t'a jamais dit de ne pas jouer avec la nourriture ? Rappelai-je à Emmett.

    - Oh, hey, Edward ! Riposta-t-il, souriant et tournant la tête vers moi.

    L'ours tira avantage de ce soudain manque d'attention pour envoyer sa patte puissante dans la poitrine d'Emmett. Les griffes acérées comme des lames de rasoir déchirèrent en lambeaux sa chemise, et crissèrent sur sa peau.

    Le grincement aigue fit beugler l'ours.

    Nom de dieu ! Rose m'avait offert cette chemise !

    Emmett rendit son feulement à l'animal enragé.

    Je soupirai et m'assis à un rocher parfaitement commode pour cet emploi. Ca risquait de prendre un moment.

    Mais Emmett en avait presque fini. Il laissa l'ours essayer de lui arracher la tête d'un nouveau coup de patte, riant en voyant l'ours s'étonner que ses coups restent inefficaces. L'ours grogna et Emmett y répondit par un autre grognement. Puis il s'élança sur l'animal, qui faisait quand même une tête de plus que lui une fois dressé sur ses pattes arrière et leurs corps s'entrechoquèrent et s'écroulèrent, entraînant dans leur chute un vieil épicéa. Les plaintes de l'ours s'arrêtèrent avec un gargouillement.

    Quelques minutes plus tard, Emmett arriva au petit trop là où je l'attendais. Sa chemise était explosée, déchirée, ensanglantée, couverte de sève collante et de poils. Ses cheveux sombres et ondulés n'étaient pas en meilleur état. Il arborait un large sourire sur son visage.

    - Il était fort celui là. Je pouvais presque le sentir quand il me griffait.

    - Ce que tu es gamin, Emmett.

    Il regarda ma chemine immaculée.

    - Tu n'as pas été capable de pourchasser ce puma ?

    - Bien sur que si. C'est juste que contrairement à toi, je ne mange pas comme un sauvage

    Emmett éclata de son fameux rire.

    - J'aimerais tant qu'ils soient plus forts. Ce serait plus drôle.

    - Personne ne t'a demandé de te battre avec ton plat.

    - Ouais, mais sinon avec qui je me battrais ? Alice et toi vous trichez, Rose ne veut pas être décoiffé, et Esmée devient folle quand avec Jasper on se fritte pour de bon.

    - Oui, c'est dur la vie...

    Emmett fit la grimace, courbant l'échine comme sous l'effet d'une charge très lourde.

    - Allez, Edward. Mets ta télépathie en veilleuse une minute et viens te battre à la loyale.

    - Je ne peux pas la mettre en veilleuse. Lui rappelai-je.

    - Je me demande comment cette humaine arrive à te garder dehors ! Fit Emmett. Peut-être qu'elle pourrait me filer quelques tuyaux...

    - Je t'interdis de t'approcher d'elle! Grognai-je entre mes dents, toute trace de bonne humeur évaporée.

    - Oh, on dirait que j'ai touché un point sensible.

    Je soupirai. Emmett vint s'asseoir à côté de moi.

    - Désolé. Je sais que tu traverses une mauvaise passe en se moment. Tu sais j'essaye vraiment de ne pas trop agir comme un crétin insensible, mais bon, comme c'est un peu mon état naturel...

    Il attendit que je rigole à sa blague, puis, fit la tête.

    Sérieux, toujours sérieux. Qu'est-ce qui te préoccupe maintenant ?

    - Je pense à elle. Enfin, disons plutôt que je m'inquiète pour elle.

    - Mais qu'est-ce qu'elle risque ? Dit-il avec un grand rire. Tu es là !!!

    Une fois de plus, sa plaisanterie me laissa de marbre, mais je répondis à sa question.

    - Tu n'as jamais remarqué à quel point ils sont fragiles ? Te rends-tu compte du nombre de choses horribles qu'il peut arriver à un humain ?

    - Pas vraiment. Mais je suppose que je vois ce que tu veux dire. La première fois je n'en menais pas large face à l'ours, non ?

    - Des ours ! Marmonnai-je, ajoutant une nouvelle crainte au dessus de la pile. Ce serait tout elle ça, connaissant sa chance. Un ours qui s'aventure en ville. Et bien sûr il foncera droit sur Bella !

    - Tu sais que là on croirait vraiment entendre un déséquilibré ? S'esclaffa Emmett.

    - Imagine une seconde que Rosalie soit humaine, Emmett ! Et qu'elle pourrait à tout moment tomber sur un ours...ou pâlir...ou maigrir...ou tomber dans les escaliers...ou tomber malade...et même gravement malade !

    Une tempête de mots sortait de moi. C'était soulageant de les laisser sortir – eux qui était resté couvés en moi tout le week-end.

    - Les incendies, les tremblements de terres, les tornades ! Oh mon dieu ! A quand remonte la dernière fois où tu as regardé les informations ? As-tu vu le genre de choses qui leur arrivent ? Des cambriolages, et des meurtres !

    Mes dents se serrèrent, soudain si furieux à la simple idée qu'un autre humain puisse la blesser que j'en devins incapable de respirer.

    - Houlà ! Eh calme-toi, gamin ! Elle vit à Forks, tu te souviens ? Alors elle va juste se faire....pleuvoir dessus. Dit-il avec un haussement d'épaules.

    - Je commence vraiment à penser qu'elle est frappée de malchance, Emmett. Regarde les choses en face : parmi tous les endroits au monde où elle pouvait aller, elle a finit par atterrir dans une ville peuplée entre autres de vampires.

    - Ouais, mais nous sommes végétariens. C'est plutôt un coup de bol, non ?

    - Avec l'odeur qu'elle a ? Non, c'est assurément de la malchance. Pire même, vu l'effet que me fait son parfum. Dis-je en regardant mes mains, les détestant une fois de plus.

    - Sauf que, à part Carlisle, aucun vampire ne se contrôle mieux que toi. Encore un coup de bol.

    - Le fourgon ?

    - C'était juste un accident.

    - Mais tu aurais dû le voir arriver droit sur elle, Em', encore et encore. Je te le jure, c'était comme si cette fille avait une force magnétique en elle, un véritable aimant !

    - Mais tu étais là. Une chance.

    - Ah bon, vraiment ? N'est-ce pas là la pire espèce de chance qu'une humaine puisse avoir – qu'un vampire tombe amoureux d'elle ?

    Emmett médita calmement cela un moment. Il se représenta la fille, et trouva l'image inintéressante. Honnêtement, je ne vois vraiment pas ce que tu lui trouves.

    - Et bien, pour ma part je ne vois vraiment pas le charme de Rosalie. Répondis-je grossièrement. Honnêtement, elle a l'air de vraiment penser que toutes les autres beautés ne lui arrivent pas à la cheville !

    - Je suppose que tu ne me diras pas...tenta Emmett avec un petit rire

    - Je ne sais pas quel est son problème, Emmett. Mentis-je avec un sourire machiavélique.

    J'avais vu ses intentions assez tôt pour pouvoir m'y préparer. Il tenta de m'éjecter du rocher, et il y eu un craquement sonore lorsque qu'une fissure fendit la pierre entre nous.

    - Tricheur. Marmonna-t-il.

    Je m'attendis à ce qu'il essaye une deuxième fois, mais ses pensées prirent une autre direction. Il imaginait Bella à présent, mais cette fois il se la figura plus blanche, avec ses yeux d'un rouge brillant.

    - Non. M'étranglais-je.

    - Ca t'enlèverait toutes tes craintes à propos de sa mortalité, non ? Et tu n'aurais plus envie de la tuer, non plus. C'est la solution idéale, non ?

    - Pour moi ? Ou pour elle ?

    - Pour toi. Répondit-il facilement, un « bien sûr » clairement perceptible dans sa voix.

    J'eu un rire sans joie.

    - Mauvaise réponse. Dis-je sombrement.

    - Etre un vampire ne me dérange pas tant. Me rappela-t-il.

    - Rosalie si.

    Il soupira. Lui et moi savions parfaitement que pour retrouver son humanité, Rosalie serait prête à tout faire, à tout abandonner. Même Emmett.

    - Oui, ça tu peux le dire. Admit-il calmement.

    - Je ne peux pas...je ne dois pas...je ne vais pas ruiner la vie de Bella. Ne ressentirais-tu pas la même chose s'il s'agissait de Rosalie ?

    Emmett pensa un moment.

    Alors...tu l'aimes vraiment ?

    - Je ne peux même pas le décrire, Emmett ! Soudain cette fille est devenue le centre de l'univers pour moi. Je ne vois plus l'intérêt du reste du monde sans elle.

    Mais tu ne la transformeras pas ? Elle ne restera pas éternellement, Edward.

    - Je le sais bien ! Gémis-je.

    Et, comme tu l'as dis, elle est assez fragile.

    - Crois-moi, je sais cela aussi.

    Emmett manquait cruellement de tact, et les sujets délicats n'étaient pas son fort. Il tremblait un peu, désirant réellement ne pas se montrer offensant.

    Mais est-ce que tu peux au moins la toucher ? Je veux dire, si tu l'aimes...tu ne voudrais pas, et bien, la toucher ?

    Emmett et Rosalie partageaient un amour très physique. Il était dur pour lui de comprendre qu'on pouvait aimer, sans que cet aspect n'entre en compte.

    - Je ne peux même pas y penser, Emmett. Soupirai-je.

    Wow. Alors, il te reste quoi comme option ?

    - Je n'en sais rien. Murmurai-je. J'essaye de trouver un moyen...de la quitter. Pour l'instant je ne sais même pas comment faire pour m'obliger à rester éloigné d'elle...

    Avec un immense sentiment de gratitude, je réalisai soudain que je ne faisais rien de mal en restant – pour l'instant du moins, avec Peter et Charlotte dans les parages. Elle était temporairement plus en sécurité avec moi près d'elle plutôt que si je m'enfuyais au loin. Pour le moment, je serais paradoxalement son protecteur.

    Cette pensée me rendit anxieux ; je mourrai d'envie de revenir pour jouer mon rôle aussi longtemps que possible.

    Emmett remarqua ce changement d'expression. A quoi tu penses ?

    - Là, maintenant, admis-je d'un air un peu penaud, je meure d'impatience de retourner à Forks pour vérifier si elle va bien. Je ne sais pas si j'arriverais à tenir jusqu'à dimanche soir.

    - Non, non, tu ne rentreras pas plus tôt à la maison. Laisse à Rosalie le temps de se calmer. Je t'en prie ! Pour moi !

    - J'essaierai, dis-je d'un air dubitatif.

    Emmett donna une tape sur la poche qui contenait mon téléphone.

    - Alice aurait appelé si ta crise d'angoisse avait le moindre fondement. Elle est aussi dingue de cette fille que toi.

    Je grimaçai.

    - Bon, très bien. Mais on rentre dimanche, pas plus.

    - Pourquoi se presser ? En plus le soleil sera au rendez-vous. Alice a prédit que nous devrons sécher jusqu'à mercredi.

    Je secouai vivement la tête.

    - Peter et Charlotte savent se tenir.

    - Je m'en fiche, Emmett. Avec la chance qu'à Bella, elle va sûrement se promener dans la forêt pile au mauvais moment et...

    Je tressaillis.

    - Peter n'est pas réputé pour son self-control. Terminai-je. Je rentre dimanche.

    Emmett soupira. Exactement comme un déséquilibré.

    Bella dormait paisiblement lorsque je grimpai à sa fenêtre, lundi très tôt dans la matinée. Je m'étais rappelé d'amener de l'huile cette fois, et la fenêtre coulissa sans un bruit.

    En regardant la façon dont ses cheveux s'emmêlaient sur l'oreiller, je pus dire qu'elle avait moins bien dormis que la dernière fois que j'étais venu. Ses mains étaient repliées sous sa joue comme chez un petit enfant, et sa bouche était légèrement entrouverte. Je pouvais entendre le va et viens de sa respiration lente entre ses lèvres.

    C'était un incroyable soulagement que d'être là, de pouvoir la regarder à nouveau. Je compris alors ce que je n'avais pas vraiment réalisé avant d'être confronté directement au problème : dès que j'étais loin d'elle, rien n'allait plus.

    Cependant, ce n'était pas mieux quand j'étais près d'elle. Je soupirai, laissant le feu s'insinuer dans ma gorge. Je m'étais éloigné trop longtemps. Le temps passé à ne pas ressentir cette douleur et ce désir rendait ces émotions encore plus intenses maintenant que je les ressentais à nouveau. C'était si dangereux que j'avais même peur d'aller m'agenouiller près de son lit pour lire les titres de ses livres. Je voulais tout savoir des histoires qui remplissaient sa tête, mais j'avais peur de ma soif, effrayé du fait que si je m'autorisais à m'approcher un peu, je voudrais être de plus en plus proche d'elle...

    Comme ses lèvres semblaient douces, et chaudes! Je pouvais m'imaginer les caresser du bout du doigt. Très légèrement...

    C'était exactement le type d'erreur à ne pas faire.

    Mes yeux parcoururent son visage, encore et encore, en quête du moindre changement. Les humains changeaient tout le temps...

    Je vis qu'elle semblait...fatiguée. Comme si elle n'avait pas assez dormis. Etait-elle sortie ?

    Je ris silencieusement et ironiquement de ma peine. Et alors, qu'est-ce que ça faisait si elle était sortie ? Elle n'était pas ma chose. Elle ne m'appartenait pas.

    Non, elle ne m'appartenait pas – et cela m'attristait terriblement.

    Une de ses mains se retourna, et je pus voir que sa paume était égratignée. Elle s'est blessée ? Même si ce n'était rien de grave, cela me troubla. Vu l'endroit où se trouvait la marque, elle avait dût trébucher. Toutes choses considérées, cela semblait être une bonne explication.

    C'était réconfortant de penser que je n'aurais pas à toujours enquêter sur elle pour percer ses secrets. On était amis maintenant – ou du moins, on essayait. Je pouvais très bien la questionner sur son week-end – à propos de la plage, et même de ce qu'elle avait fait hier soir pour paraître si exténuée. Je pouvais lui demander ce qui était arrivé à ses mains. Et je pouvais même rire un peu si elle confirmait ma théorie.

    Je souris tendrement en me demandant si elle était ou non tombée dans l'eau de l'océan. En me demandant si elle avait passé un bon moment durant cette sortie. En me demandant si elle avait pensé à moi. Si je lui avais manqué, même si ce n'était que mille fois moins qu'elle m'avait manquée.

    J'essayais de l'imaginer au soleil, sur la plage. L'image était incomplète, bien sûr, puisque je n'avais vu First Beach qu'en photo...

    Je me sentis un peu mal à l'aise en repensant à la raison pour laquelle je n'étais jamais allé à la jolie plage qui ne se trouvait qu'à quelque minute de chez moi, en courant. Bella avait passé la journée à La Push – un endroit où m'était interdit d'aller, à cause d'un traité. Un endroit où quelques vieillards se souvenaient toujours des légendes sur les Cullen, s'en souvenaient et y croyaient. Un endroit où notre secret était connu...

    Je secouai la tête. Je n'avais rien à craindre. Les Quileutes aussi étaient liés à ce traité. Même si Bella tombait sur l'un de ces vieux sages, ils ne pourraient rien dire. Et pourquoi le sujet serait-il abordé ? Pourquoi Bella parlerait de ses soupçons là bas ? Non...les Quileutes étaient probablement la seule chose dont je n'avais pas à me soucier.

    Le soleil qui se leva me contraria. Je me souvins que je devrais attendre plusieurs jours avant de pouvoir satisfaire ma curiosité. Pourquoi diable avait-il choisi de briller aujourd'hui ?

    Avec un soupir, je me faufilai hors de chez elle avant que qui que ce soit ne puisse m'y voir. J'avais l'intention de rester caché dans la forêt dense qui bordait sa maison et d'observer depuis là, mais une fois arrivé dans les bois, je fus surpris de trouver une ombre de son odeur à travers le chemin de la forêt.

    Je suivis la piste rapidement, avec curiosité, m'inquiétant de plus en plus tandis que les traces s'enfonçaient dans les ténèbres. Que faisait Bella aussi loin ?

    Le chemin s'arrêta net, au milieu de nulle part. La fragrance continua juste quelques pas hors du sentier, dans les fougères, et toucha le tronc d'un arbre déraciné. Elle s'était peut-être assise là...

    Pourquoi Bella s'assiérait seule – et elle était seule, aucun doute là-dessus – au milieu d'une forêt humide et pleine de mousse ?

    Cela n'avait pas de sens, et, contrairement aux autres choses, je ne pouvais pas vraiment aborder le sujet.

    Tu sais, Bella, j'étais justement en train de te flairer dans les bois – après avoir quitté ta chambre où je t'avais longuement observée dormir...Oui, voilà parfaitement de quoi briser la glace.

    Je ne saurais probablement jamais ce à quoi elle pensait et faisait là, et cela fit grincer mes dents de frustration. Le pire, c'était que cela ne ressemblait que trop au scénario que j'avais imaginé avec Emmett – Bella se promenant seule dans les bois, avec son odeur qui attirerait quiconque pourrait la suivre...

    Je gémis. Non seulement elle était malchanceuse, mais en plus elle flirtait avec le danger.

    Et bien, pour le moment, elle avait un chevalier servant. Je la surveillerais, je ferais attention à elle, je la maintiendrais hors de danger, aussi longtemps que pourrais le justifier.

    Je me surpris soudain à espérer que Pete et Charlotte resterait un peu plus longtemps.


  • Commentaires

    1
    miss lovely
    Mercredi 11 Février 2009 à 09:38
    Oh il fo ke j'attaque le chapitre 8!!! Ya pa moyen lol ^_^.
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :